Comment réagir au mouvement LGBTQ+ en tant que chrétiens?

Homosexualité et LGBT

La bonne réaction n'est ni la haine, ni la permissivité, mais l'amour. Un amour qui dit la vérité et qui poursuit les relations.

Cet article a été écrit par mon ami Kevin Kim. Kevin est l’un des anciens de l’Église Capitol Hill Baptist Church à Washington DC, et étudiant au Southern Baptist Theological Seminary. Il est marié à Jen et papa de Judah.
Merci à Monique B. pour la traduction.


La Bible nous dit que chaque être humain est créé à l'image de Dieu. Indépendamment de l’état de pécheur d’une personne ou de son éloignement idéologique par rapport au christianisme, cette affirmation théologique exige que nous traitions toute personne avec dignité et respect, car tous ont reçu une âme éternelle et tous ont été créés pour être en communion et en relation avec notre Dieu trinitaire.

Alors, comment les chrétiens fidèles à Dieu, qui le craignent et qui veulent préserver l’éthique sexuelle biblique, sont-ils censés réagir?

3 réactions possibles vis-à-vis de nos prochains LGBTQ+

1. La haine

Si je devais choisir un stéréotype de la façon dont le monde perçoit les chrétiens et leurs interactions avec la communauté gay, ce serait bien celui-là.

On pourrait se rappeler la couverture médiatique dont ont bénéficié les manifestants de l'Église baptiste de Westboro, qui se sont présentés aux défilés de la Gay Pride en brandissant des pancartes telles que "Dieu déteste les gays". Ou vous connaissez peut-être quelqu’un qui a grandi dans une Église tout en luttant contre l’attirance envers les personnes de même sexe, et à qui l'Église a imposé une thérapie de conversion, lui donnant ainsi l’impression qu'il n’a jamais vraiment été chrétien, puisqu’il luttait avec ces péchés.

Bien que je ne connaisse pas chaque situation dans les moindres détails et que je sois incapable de lire dans le cœur de ces personnes (seul Dieu le peut), je crois que de telles réactions se sont révélées être un témoignage horrible de Jésus-Christ.

L'Église devrait reconnaître qu'elle a souvent échoué dans ce domaine. Elle n’a pas reflété l’image du Christ dans son témoignage et son amour pour son prochain homosexuel, y compris envers ceux qui, au sein de son assemblée, luttent contre l'attirance pour les personnes du même sexe.

Je peux affirmer cela avec une pleine confiance, car, de toute évidence, ce n'est pas l'approche que Christ a adoptée. En Matthieu 9.10-11, nous lisons que le Christ et ses disciples ont mangé avec les collecteurs d'impôts et les pécheurs. Et même si cela paraissait scandaleux sur le plan social, en Jean 4, nous lisons que Jésus a discuté près d'un puits, avec une Samaritaine adultère qui avait eu plusieurs maris. Dans la parabole des deux fils, en Matthieu 21, Jésus déclare que ce sont "les collecteurs d'impôts et les prostituées" qui entreront dans le royaume des cieux et devanceront les chefs religieux du Sanhédrin qui ont refusé de se repentir.

Alors, qu’est-ce que cela signifie? Cela signifie que nous devons accueillir les personnes LGBT dans nos foyers et nos Églises afin qu’ils entendent l’Évangile et se repentent. Le Christ s’est mis à la recherche des pécheurs dans le cadre de son ministère, et cela incluait les pécheurs de toutes catégories, y compris dans le domaine sexuel.

En tant que chrétiens, que faisons-nous lorsque nous excluons un certain groupe démographique ou que nous éloignons une communauté particulière de nos Églises? Nous leur disons, en quelque sorte: “Vous n'êtes pas les bienvenus ici. Vous êtes bien trop loin pour obtenir la grâce et la miséricorde de Dieu. La mort et la résurrection du Christ ne parviendront pas à payer le prix de votre comportement homosexuel.”

Mes amis, quel message accablant! Nous condamnons littéralement les pécheurs à l'enfer si nous faisons cela, et Satan se réjouit à la vue de ces Églises qui prêchent un évangile de haine.

2. La permissivité

Je pense que la permissivité (NDT: en anglais, affirmation) est tout aussi néfaste que la haine. Si je dis "aussi néfaste", c’est parce que la haine et la permissivité aboutissent toutes deux à la même fin.

La Bible dit –on ne peut plus clairement– que l'homosexualité est un péché, comme on le voit dans 1 Corinthiens 6.9-10:

Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas du royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les escrocs n'hériteront du royaume de Dieu.

1 Corinthiens 6.9-10

Ainsi, lorsque nous acceptons le péché sexuel, que nous devenons des chrétiens "permissifs" et des Églises qui refusent d'appeler les gens à se repentir du péché et à croire en Christ, nous sommes en réalité aussi haineux que ceux qui sont énumérés dans la catégorie précédente.

Il y a une troisième réaction que l’on peut avoir à l'égard de nos prochains gays et lesbiennes, et c’est celle pour laquelle je plaide: L'amour.

3. L'amour

Ce pour quoi je veux plaider ici, c’est le contraire de la haine et de la permissivité. À bien des égards, je pense que le cadre biblique que je propose, peut s'appliquer à toute autre relation avec un non-chrétien. Dans le cadre biblique de l'amour, notre véritable objectif est de rejeter cette expression de haine et de dédain envers les membres de la communauté LGBT.

Nous ne devrions pas éloigner les membres de cette communauté, comme si la main de Dieu leur était inaccessible. Nous devrions, au contraire, interagir de plusieurs manières avec eux, comme avec n'importe quel autre voisin non chrétien.

[Nous ne devons pas] présumer que le pire péché dans la vie de [nos] voisins gays et lesbiennes, c’est la sexualité. Ce n'est pas le cas. Le péché le plus grave, c’est l'incrédulité.

Rosaria Butterfield

Au bout du compte, les membres de ces communautés sont toujours porteurs de l’image de Dieu. Nous ne pouvons pas oublier cela.

Par contre, je voudrais m’opposer à la notion de permissivité et à la tendance à croire que nous devrions craindre l'homme et assouplir notre prise de position vis-à-vis de l'idéologie LGBT. Nous devons la nommer telle qu’elle est: une perversion sexuelle qui ne plaît pas au Seigneur. Elle est contre-nature et va à l'encontre des lois de la création, comme nous le lisons dans Romains 1. Le fait que l’orientation sexuelle occupe une si grande part dans l’identité d’une personne, la déshumanise et va à l'encontre de l'essence même de ce qu’est une personne selon la Bible.


Comment mettre en place cet amour dans la pratique? Rendez-vous la semaine prochaine pour le découvrir!

Benjamin Eggen

Benjamin est marié à Jessica et pasteur-adjoint de l’Église Protestante Évangélique de Bruxelles-Woluwe. Il a fait ses études à l’Institut Biblique de Bruxelles, où il enseigne ponctuellement. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Soif de plus? et Qu’est-ce que tu crois?. Vous pouvez le suivre sur sa chaîne YouTube.

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