Sojourner Truth et l'amour de Jésus

Née esclave

L’une des femmes les plus influentes de son époque est connue aujourd’hui sous le nom de Sojourner Truth. Mais à la naissance, elle s’appelait Isabella Baumfree. Elle est née esclave à New York en 1797. À l’âge de 9 ans, elle est vendue aux enchères avec un troupeau de moutons à un propriétaire qui la bat sans pitié. Avant l’âge de 13 ans, elle est revendue deux autres fois. Comme elle ne peut épouser l’homme qu’elle aime parce qu’il appartient à un autre maître, Baumfree est forcée d’épouser un homme nommé Thomas, avec qui elle a cinq enfants.

Son maître lui promet que si elle se comporte bien, il lui accordera sa liberté le 4 juillet 1826, mais il se rétracte. Indignée et sentant qu’elle n’a pas d’autre choix, elle fuit avec sa fille en bas âge. Peu après, l’État de New York affranchit tous ses esclaves, mais son ancien maître vend l’un de ses fils illégalement. Baumfree le poursuit en justice et gagne, récupérant la garde de son fils – la première femme afro-américaine à poursuivre avec succès un homme blanc.

La liberté trouvée en Christ

Tout au long de ce processus, elle se lie d’amitié avec Isaac et Maria Van Wagenen, deux fervents quakers qui ont un impact considérable sur son cheminement spirituel. Elle travaille ensuite comme domestique pour divers prédicateurs, ce qui renforce davantage sa foi.  En 1843, elle reçoit son propre appel au ministère, change son nom en Sojourner Truth et commence à parcourir le pays, prêchant l’Évangile et dénonçant l’esclavage et l’oppression. Son activisme attire l’attention d’Abraham Lincoln, qui l’invite à la Maison Blanche et lui montre l’exemplaire de la Bible qu’il a reçu d’un groupe d’Afro-Américains. Elle trouve des alliés parmi des personnes comme Harriet Beacher Stowe (auteur de La Case de l’oncle Tom). Lors de leur première rencontre, les deux abolitionnistes ont la conversation suivante:

– « Vous avez entendu parler de moi, je suppose? » demanda l’ancienne esclave à Stowe lorsqu’elle descendit les escaliers.

– « Oui, je pense que oui. Vous faites des conférences, n’est-ce pas? »

– « Oui, chérie, c’est ce que je fais. Le Seigneur a fait de moi un signe pour cette nation, et je vais partout pour témoigner et leur montrer leurs péchés contre mon peuple. »

Unis dans l’amour de Jésus

Tout au long de sa vie, Sojourner Truth endure d’immenses souffrances, mais elle ressent et témoigne avec force de l’amour de Jésus. Son amour la pousse à prononcer ce discours bien connu, Le grand péché du préjudice de couleur, lors d’une réunion de la convention de l’école du sabbat de l’État, qui a lieu à Battle Creek, dans le Michigan:

Enfants, qui a rendu votre peau blanche? N’est-ce pas Dieu? Qui a rendu la mienne noire? N’était-ce pas le même Dieu? Suis-je donc à blâmer, parce que ma peau est noire? Ne jette-t-il pas l’opprobre à notre Créateur de mépriser une partie de ses enfants, parce qu’il lui a plu de leur donner une peau noire? En effet, les enfants, c’est le cas; et vos professeurs devraient vous le dire, et déraciner, si possible, le grand péché des préjugés de couleur dans vos esprits. Si les professeurs de l’école du sabbat connaissent ce grand péché, non seulement ils n’enseignent pas à leurs élèves que c’est un péché, mais ils s’y livrent trop souvent eux-mêmes. Peuvent-ils espérer que Dieu les bénisse, eux ou les enfants? Dieu n’aime-t-il pas les enfants noirs aussi bien que les enfants blancs? Et le même Sauveur n’est-il pas mort pour sauver les uns comme les autres? Si tel est le cas, les enfants blancs doivent savoir que s’ils vont au paradis, ils doivent y aller sans leurs préjugés de couleur, car au paradis les noirs et les blancs sont unis dans l’amour de Jésus. Maintenant, les enfants, souvenez-vous de ce que Sojourner Truth vous a dit, et débarrassez-vous ainsi de vos préjugés, et apprenez à aimer les enfants noirs afin que vous puissiez être tous les enfants de votre Père qui est au ciel.

Tous sont un en Christ

Ces mots sont un rappel juste de la vérité de Galates 3.27-29:

Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ.  Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse.

Que le Seigneur nous accorde à tous, à toutes les époques et dans toutes les cultures, la grâce de vivre en union avec Christ et en communion les uns avec les autres par son Esprit.