Pourquoi les méchants ne sont-ils pas punis aujourd’hui?

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Êtes-vous choqués par l’injustice de ce monde? Êtes-vous perplexes en voyant les méchants prospérer? Voici un encouragement que nous apporte Jean Calvin à ce sujet.

Lorsque nous regardons autour de nous, il est facile de constater que la justice n’est pas en train de régner. Tellement de crimes sont impunis, et ceux qui sont punis ne reçoivent pas une punition à la hauteur de l’offense. Bien plus, il semblerait que les méchants aient la vie facile, alors que ceux qui veulent vivre selon la justice de Dieu sont en train de souffrir. Serait-ce la preuve que Dieu n’est pas juste?

Jean Calvin, le théologien français du 16ᵉ siècle, nous montre que c’est justement le contraire: un tel constat prouve la justice de Dieu.

Que Dieu permette souvent aux méchants de se réjouir pour un temps et de se féliciter qu'il ne leur arrive rien de mauvais, et qu'à l'inverse ceux qui font le bien et ne commettent pas de mal se voient affligés, bousculés, et opprimés par l'ambition et la cruauté des méchants, ne doit pas porter atteinte au principe immuable de sa justice. Bien au contraire, cela doit nous conforter dans l'idée que, s'il laisse beaucoup de personnes impunies, c'est le signe qu'un jugement dernier leur est réservé.1

Pour Calvin, le fait que les méchants prospèrent est bien la preuve qu’un jugement leur est réservé: ils devront rendre compte de leurs actes lors du jugement dernier. Ce jugement n’aura pas lieu dans un tribunal humain, qui est faillible, mais dans le tribunal divin qui ne laissera aucun mal impuni. C’est là que se trouve notre réconfort face à l’injustice de ce monde.

C’est effectivement dans l’idée du jugement dernier que l’Écriture nous appelle à trouver le réconfort lorsque nous sommes confrontés à l’injustice ici-bas. Dans le psaume 73, le psalmiste est perplexe face à l’abondance et la tranquillité des méchants. Cela l’amène même à douter: a-t-il poursuivi la justice en vain? Devrait-il suivre le chemin des méchants? Ces doutes s’envolent immédiatement lorsqu’il considère “le sort final des méchants” (v.17), c’est-à-dire le jugement dernier qui leur est réservé.

Il est donc important, lorsque nous sommes confrontés à l’injustice, de ne pas perdre de vue ce jugement dernier. Le fait que des injustices soient impunies aujourd’hui ne désapprouve pas ce jugement final. Au contraire, c’en est la preuve. Calvin continue un peu plus loin en disant:

Comme nous voyons que ceux qui font le bien sont outragés et opprimés par les autres, injuriés, calomniés, moqués et soumis aux opprobres, tandis que les méchants réussissent, prospèrent, jouissent de considération, sont à leur aise, en repos et sans épreuves, nous devons en conclure immédiatement qu'une autre vie suivra celle-ci, dans laquelle l'iniquité aura sa punition et la justice son salaire.2

Calvin cite également Augustin, qui écrivait:

Si tous les péchés étaient manifestement punis maintenant, on pourrait penser que rien ne serait réservé pour le jugement dernier!3

C’est là qu’il nous faut trouver le réconfort en tant que chrétien. Ces vérités nous assurent de la justice de Dieu qui ne fait pas d’erreur, et nous aident à persévérer malgré l’injustice qui nous entoure.


Benjamin Eggen

Benjamin est marié à Jessica et pasteur-adjoint de l’Église Protestante Évangélique de Bruxelles-Woluwe. Il a fait ses études à l’Institut Biblique de Bruxelles, où il enseigne ponctuellement. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Soif de plus? et Qu’est-ce que tu crois?. Vous pouvez le suivre sur sa chaîne YouTube.

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