Vivre dans la perspective du Ciel, une preuve de notre maturité

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Vivre en attendant de cette vie-là ce qu’elle ne peut nous apporter, n’est-ce pas une bonne définition de la folie? Je vous partage une des vérités qui nous aide à remettre notre existence dans sa juste perspective.

Après avoir évoqué l’importance de la vitalité spirituelle des responsables et la signification du renoncement à soi-même pour porter sa croix, j’évoque désormais une autre ligne importante de la spiritualité selon Jean-Calvin: vivre en espérant le Ciel.

En tant que chrétiens, nous ne devons pas faire de notre vie ici-bas la finalité de notre existence. Tout en sachant cela, nous ne pouvons néanmoins nous empêcher d’exiger de cette vie la promesse d’une vie de paix et de repos. C’est notre raisonnement naturel.

Jean-Calvin nous encourage à lutter contre cette tendance en apprenant à méditer sur la réalité la plus glorieuse:

Il ne faut rien chercher ou espérer ici-bas qu’un combat. Pour trouver notre couronne, il faut lever les yeux au ciel. Il est certain que jamais notre cœur n’est porté à désirer la vie future et à méditer à son sujet sans avoir, d’abord, le mépris pour la vie terrestre.1

Le Réformateur voit, dans le plan de Dieu, tout ce qui va nous aider à aspirer à la vie éternelle.

Calvin rappelle que Dieu nous soumet à la vanité de la vie dans un monde déchu. Ainsi, même si nous pouvons (et devons) trouver des plaisirs dans la vie sur terre, ils sont inexorablement minimisés par les effets du péché; la mort étant le rappel de la précarité de toutes choses.

Il convient donc que les serviteurs de Dieu, en évaluant cette vie mortelle, voient combien elle est misérable et se disposent à méditer sur la vie future et éternelle… Si le ciel est notre patrie, la vie sur terre n’est-elle pas qu’une traversée d’une terre étrangère et, comme elle est maudite à cause du péché, ne ressemble-t-elle pas davantage à un exil ou à un bannissement? Si le départ de ce monde est une entrée dans la vie, ce monde est-il autre chose qu’un sépulcre?2

Ainsi, nous devons considérer notre vie, non au regard de notre activité sur terre, mais au regard de l’éternité. C’est, selon Calvin, la preuve de sa maturité:

Il nous faut dire que nul n’a progressé à l’école de Christ, si ce n’est celui qui attend avec joie et bonheur le jour de la mort et le jour de la dernière résurrection, ce qui selon Paul est le signe distinctif des croyants (2Tm 4.8, Tt 2.13).3

Comment devrions-nous considérer ce que nous offre cette vie? Réponse dans le dernier article de cette courte série.

1 J. Calvin, Institution de la Religion Chrétienne, p. 646.2 J. Calvin, op cit., p. 648.
3 J. Calvin, op cit., p. 650.


Pour aller plus loin:

Raphaël Charrier

À 17 ans, Raphaël s’engage dans l’armée dont il est renvoyé moins de deux ans après. Il reprend alors l’école et obtient le bac à 23 ans. C’est à ce moment qu’il découvre la personne et l’œuvre de Jésus-Christ et place sa foi en lui pour être sauvé. Il poursuit ses études et devient Éducateur Spécialisé. Il s’oriente ensuite vers des études de théologie à l’Institut Biblique de Genève, puis à la Faculté Libre de Théologie Évangélique de Vaux-Sur-Seine, afin de se consacrer au service de l’Évangile.

Après un premier poste pastoral à plein temps à l’ECE de Grenoble pendant 9 ans, il partage aujourd'hui son ministère entre une charge pastorale à Sola Gratia, l'enseignement dans des institutions de formation théologique, l’écriture et le blogging. Il est marié à Marion et ils ont deux enfants. Il est auteur de plusieurs livres, dont Vivre pour Jésus qui a pour objectif d'aider les chrétiens à poser les bons fondements de la vie chrétienne.

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D. Angers